Traitement de la glossophobie (Peur de parler en public)

La peur de parler en public est sans doute l'une des phobies les plus répandues. Elle va de la simple gêne à la véritable paralysie c'est-à-dire une impossibilité manifeste de parler face à un groupe. La gêne peut apparaître à partir d'une seule personne dans l'auditoire. Les symptômes sont assez caractéristiques :

• anticipation anxieuse à l'idée de devoir prendre la parole
• tremblements, sudation, tachicardie
• sensation de tête vide, de jambes en coton
• peur que les gens remarquent ces symptômes
• peur de paraître ridicule, d'être moqué
• rougissements
• impression qu'un malaise est proche
• crainte de perdre le contrôle, de devenir fou

La plupart des glossophobes qui consultent dans mon cabinet ont déjà mis en place de nombreux stratagèmes pour masquer les symptômes de leur phobie. Cela peut aller du simple évitement de la situation phobique (ne pas aller en réunion, par exemple) à la prise de médicaments (anxiolytiques, bêta-bloquants le plus souvent). Cependant, ces patients se sont rapidement rendu compte que ces stratégies ont leurs limites car elles ne sont pas couplées à un travail de fond. Ainsi, les évitements de situation permettent d'éteindre l'angoisse de manière ponctuelle mais l'augmentent à long terme. Le patient a encore moins confiance en ses capacités et la phobie s'enkyste davantage.

Quant à la prise de médicaments, les médecins qui les prescrivent recommandent vivement à leurs patients d'entamer une psychothérapie en parallèle. Les médicaments peuvent en effet entraîner une dépendance psycho-pharmacologique : l'individu a le réflexe de prendre le médicament dans des situations phobogènes, ce qui va renforcer la phobie tout en baissant la capacité du patient à faire face à la situation tout seul.

Quel traitement psychologique de la glossophobie ?

Deux points vont être travaillés :

- les pensées dysfonctionnelles qui induisent la phobie. Le patient guidé par le psychologue va "apprendre" à objectiver ses pensées. Dès lors, le public paraît significativement moins menaçant et le sujet éprouve un fort soulagement.

- Une analyse des stratégies d'évitement est mise en place et ce, de manière graduée. Par des méthodes simples, le patient va apprendre, sans se faire peur et sans se forcer, à ne plus éviter et donc à ne plus alimenter la phobie. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont très appréciées des patients phobiques en ce sens qu'elles permettent souvent une atténuation rapide des symptômes voire leur disparition.